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Laurent Mazouni, ajoint au maire de Dunkerque

25/11/2024
4 FleursMaires & Projets
Au bord de la mer du Nord, sur les dunes de la côte de Flandres, au pied du beffroi de Saint Eloi, la cité de Jean Bart et son grand port maritime vivent au rythme des marées et du vent. Entre histoire et culture, activités portuaires et industrielles, plages et espaces de nature, la Ville de Dunkerque aménage son cadre de vie. Une volonté et une stratégie récompensées aujourd’hui de 4 Fleurs.
Laurent Mazouni, ajoint au maire de Dunkerque © Ville de Dunkerque

Dans votre commune, qu’est ce qui fait la richesse du cadre de vie ?

Le Dunkerquois a été profondément marqué par les destructions de la seconde guerre mondiale d’une part et par le développement industriel des Trente Glorieuses d’autre part. Cet héritage complexe nous a forcé à être imaginatifs et à nous investir peutêtre plus que d’autres pour la qualité du cadre de vie des habitants. Ainsi, malgré la tradition très minérale des villes qui bordent la Mer du Nord, nous avons fait de Dunkerque une ville verte qui compte aujourd’hui 6 parcs urbains et 2 espaces naturels, une zone horticole et maraîchère, 16 500 arbres d’alignements et de parcs, près de 53 000 m2 d’espaces boisés, 19 km de haies, de pâturages ou encore des jardins partagés et des jardins familiaux regroupant plus de 700 familles. Construite sur des dunes, comme l’indique son nom flamand qui signifie “église des dunes”, et un polder gagné sur la mer, Dunkerque est aussi une Ville bleue parcourue de canaux et de fossés aux berges plantées de peupliers et une station balnéaire dont l’attractivité ne fait que croître ces dernières années.

Quel est votre projet politique et comment s’organise-t-il ?

La transition écologique et énergétique est une priorité de la municipalité. Patrice Vergriete, ancien ministre du logement, maire et également président de la Communauté urbaine, avait fixé le cap dès 2014, en mettant au coeur des politiques publiques locales, la mise en oeuvre des transitions avec et pour les habitants. La mise en place du bus gratuit qui incite à délaisser la voiture individuelle, le réaménagement des principaux axes avec la large place laissée aux déplacements doux, la décarbonation de l’appareil industrialo-portuaire sont autant de témoignages du volontarisme de notre territoire pour avancer plus avant sur la voie de la ville durable. Cette transformation implique aussi encore plus de nature dans les quartiers. Avec l’aide de la Communauté urbaine et de son plan 200 000 arbres (un arbre par habitant sera plantés au cours de ce mandat à l’échelle de l’agglomération), la Ville multiplie les îlots de fraîcheur, désimperméabilise et végétalise quand elle le peut les surfaces pavées ou enrobées. La démarche dite “écoles buissonnières” ou encore “cour d’écoles résilientes” vise à faire entrer la nature dans l’école. Il s’agit de cours de récréation végétalisées avec des essences locales qui rappellent nos espaces dunaires, dans lesquelles différentes noues viennent accueillir les eaux pluviales. Il s’agit ainsi de créer de nouveaux espaces permettant de sensibiliser élèves, parents, professeurs au changement climatique et d’éduquer grâce et avec la nature. La Ville veille également à ce que l’ensemble des espaces de nature puissent être reliés entre eux par des “fils verts” qui sont autant de corridors biologiques pour la faune et la flore.

Comment le label Villes & Villages Fleuris s’est-il développé ?

La Ville de Dunkerque était labélisée 3 Fleurs depuis 2009. A l’issue de son passage en 2023, le jury régional VVF a décidé de proposer la Ville de Dunkerque au jury national pour l’attribution de la 4e Fleur, ce qui vient d’être fait cette année. Les élus et les services ont ainsi présenté des aménagements innovants et exemplaires en termes de transition écologique et de résilience, affirmant une approche transversale intégrant tourisme, histoire, nature et protection de l’environnement qui correspond aux critères du label. La perspective des visites successives nous a servi d’aiguillon et nous a poussé à nous remettre en question, à évoluer. Ainsi, depuis 2019, le volet intégration des habitants a pris une place de plus en plus importante avec la mise en avant de la BIB et de son parc mais aussi du jardin pédagogique Coquelle. Et 2023 vit la concrétisation de l’école résiliente de la Porte d’eau en sous la houlette des élèves présents dans la cour. C’est d’ailleurs cette transparence qui avait marqué le jury. Nous nous étions aussi attachés à présenter les différents types de quartiers et leurs aménagements : ceux du Fort de Petite Synthe, équipement de proximité qui intègre à la fois le loisir, le patrimoine et la préservation de la biodiversité ou encore la zone balnéaire des Alliés qui, avec une portée plus large, prend en compte les mêmes préoccupations que sont la préservation de l’environnement, le devoir de mémoire et l’attractivité touristique. C’est justement cette visite qui avait conduit le jury régional proposer Dunkerque à la 4e Fleur.

Quelles améliorations/actions ont été mises en oeuvre pour obtenir la 4e Fleur ?

Comme je l’ai évoqué plus haut, la Ville de Dunkerque, en lien avec la Communauté urbaine, a mis en place une approche globale qui donne toute sa cohérence aux actions de fleurissement et de renaturation mises en oeuvre dans les quartiers. Elle a également développé un processus de concertation étroit des habitants qui ont été associés à différents projets par l’intermédiaire de la Fabrique d’initiatives locales (FIL) ou de diagnostics dits “en marchant”. La distinction 4 Fleurs a bénéficié d’un fort portage politique, partagé par le maire, l’élu à la transition écologique et à la résilience urbaine que je suis, l’élue en charge de la démocratie locale et de la vie associative, du tourisme et de l'animation ainsi que l’élu à l’éducation. Ensuite, les équipes d’agents municipaux se sont particulièrement mobilisés autour de ce défi en faisant preuve d’imagination et de créativité dans l’aménagement des espaces verts : clin d’oeil à l’actualité, des massifs fleuris ont, par exemple, été créés et réalisés en régie sur le thème des Jeux olympiques. Mais d’une manière générale, les agents ont également continué à faire preuve de professionnalisme dans l’entretien, la maintenance et la propreté. En fait, chacun s’est approprié le label.

Comment convaincre d’autres maires de s’engager dans le label Villes & Villages Fleuris ?

Le processus de labélisation est un véritable défi pour les élus et les équipes, il s’avère profondément mobilisateur et fédérateur pour la collectivité. C’est un formidable outil qui nous permet de décliner nos politiques publiques pour une ville durable affirmant ainsi sa résilience, sa sobriété, sa démarche inclusive et créative. Plus que jamais élus, habitants, techniciens doivent partager une vision et une ambition commune pour leur ville. Les outils et critères du label nous permettent de nous projeter et de concrétiser un cadre de vie agréable, résilient, propre et partagé… Si je peux donner quelques conseils, je dirais tout d’abord veiller à ce que le projet soit partagé, sinon par l’ensemble du conseil, mais au moins par les élus concernés par les différents axes du label : aménagement des espaces publics, espaces verts, tourisme, démocratie locale ainsi que par les élus de quartier. Et puis il faut aussi faire confiance aux équipes qui, grâce à leur professionnalisme et à leur attachement au territoire, savent relever le défi.

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